Lorsque l’on évoque la culture d’entreprise, 63% des candidats mentionnent l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Mais les caractéristiques d’une culture d’entreprise saine sont plus précises. En effet, on y retrouve la flexibilité et le bien-être mentionnés par les candidats mais également la confiance et le sentiment d’appartenance !
Prenons donc le temps de revenir sur ces quatre caractéristiques.
La flexibilité
Dès que le terme de flexibilité est évoqué en entreprise, immédiatement surgit la thématique des horaires et du télétravail. Depuis mars 2020 et pour les entreprises pour qui cela a été possible, le télétravail s’est amplement démocratisé. Il n’est plus rare aujourd’hui de bénéficier de 2 voire 3 jours de télétravail par semaine ! Cette flexibilité a tout d’abord été subie puis elle a demandé une transformation en profondeur de la culture d’entreprise. En effet, cette flexibilité horaire demande de ne plus se concentrer sur la présence en entreprise et les horaires de travail mais bien sur les résultats produits par les salariés. La flexibilité est donc devenue une véritable proposition de valeur pour les employeurs et une marge de négociation pour les salariés !
La flexibilité concerne également l’évolution dans une entreprise et le développement professionnel. Une entreprise flexible est plus à même de déceler les talents de chacun et de créer des ponts entre les différents postes et services.
"On sait tous aujourd'hui que les imprévus peuvent arriver : problèmes de transports, accidents sur la route, panne de réveil... J'ai déjà pu faire les frais de grèves de transport et ne pas pouvoir me déplacer au travail n'ayant pas de voiture... Finalement mon entreprise a su s'adapter à cela en laissant le temps aux salariés d'arriver ou en leur permettant de travailler de chez eux. C'est une flexibilité qui est bonne pour tout le monde. A la fois pour le salarié qui est rassuré, moins stressé mais également pour l'entreprise qui rend ses salariés plus productifs"
Au début de mon expérience professionnelle, j’étais en apprentissage et pleinement impliqué dans mon entreprise d’accueil. De part mon activité, je devais assister à des réunions entre midi, en soirée ou le samedi matin. Après 1 an et demi en poste, il est arrivé qu’une réunion se soit calée de 18h à 21h proche de mon domicile. Je suis ainsi resté chez moi en télétravail dès le matin vers 08h00 en étant libre de ma flexibilité horaire pour compenser mon travail du soir. Cependant, ma manager avait une urgence et j’ai travaillé en visio avec elle de 10h00 à 17h30 sans pause déjeuner qui s’est réalisé devant l’ordinateur. Une fois la journée terminée, j’ai réalisé que j’avais travaillé 13h00 en continu. Dès le lendemain, j’ai demandé par email à ma manager comment elle souhaitait que je récupère mes heures (flexibilité du travail). Malheureusement, son bras droit m’a convoqué en me faisant un sermon : « le télétravail n’est pas fait pour faire des heures supplémentaires. C’est trop facile de le faire. J’ai un sérieux doute sur tes heures et tu nous prends à la gorge. Pour la peine, tu n’auras plus de télétravail. » A partir de ce jour-là, j’ai arrêté de travailler en plus le weekend, entre midi et en soirée tout en respectant scrupuleusement mes heures à la minute près. Face à cette logique de flexibilité du temps à deux vitesses, je me suis détaché de l’entreprise et je suis parti peu après
Le bien-être
Le bien-être au travail n’est pas uniquement centré sur une salle de pause agréablement aménagée avec un baby foot et autre divertissement.
Être bien installé à son poste de travail, avoir le matériel nécessaire à la bonne tenue de son poste, se sentir en sécurité dans son travail.
Le bien-être c’est également outiller les salariés. Le quotidien professionnel peut être stressant à des intensités variables en fonction de l’activité. Ainsi apprendre à s’arrêter , récupérer et respirer sont autant de solutions facilement réalisables. La sophrologie, le yoga, la méditation invitent à prendre du temps pour soi et son bien-être.
“Je me souviens d’une anecdote lorsque je travaillais en grande distribution. Une cliente m’avait agressé verbalement et s’en était pris à mes valeurs personnelles. Ses mots m’avaient profondément heurté, à tel point que j’ai fondu en larmes. Ma manager m’avait alors écouté et m’avait proposé des exercices de respiration afin que je puisse retrouver mes esprits. Je me suis sentie soutenue et prête à reprendre mon poste en toute sérénité“
La confiance
La confiance est centrale dans une entreprise. Les salariés doivent avoir confiance en l’entreprise et doivent croire au projet porté par les dirigeants ! Cela passe par la communication des chiffres, et des décisions majeures.
Les managers et dirigeants doivent également avoir confiance et faire confiance à leur équipe ! Déléguer, encourager et démontrer la confiance qu’ils accordent à leur équipe est essentiel.
“Lors d’un stage qui se passait très bien, ma responsable m’a proposé de travailler de chez moi afin d’avoir un cadre plus agréable vu que nous travaillions dans une salle sans fenêtre. Quelques semaines après, je lui ai donc demandé d’être en télétravail l’après-midi afin de me concentrer sur l’un de mes projets à rendre le lendemain. Elle m’a exprimé son mécontentement et a préféré mettre fin à mon stage n’ayant pas apprécié que je lui fasse cette demande. J’ai compris qu’elle n’avait pas confiance en moi, confiance qui est un élément primordial pour moi dans les relations de travail.”
Le sentiment d'appartenance
Le sentiment d’appartenance c’est lorsque les personnes se sentent investies les unes par rapport aux autres. Il reste très présent dans les grandes enseignes. Par exemple, chez Leroy Merlin, il n’est pas rare d’entendre dire “qu’un sang vert coule dans le veines !”. Loin d’être une critique, cette phrase a un impact fort : celui d’être ensemble comme une famille dans le même bâteau ! Il est également fréquent un nom démontrant l’appartenance à un groupe.
Par exemple, les personnes travaillant chez Decathlon sont appelés et s’appellent entre eux “les Décathloniens ».
« J’ai travaillé 1an et demi en CDI étudiant chez Carrefour et il y avait un sentiment d’appartenance assez fort. Je t’explique, déjà, chez carrefour pour nous différencier, il y avait les « anciennes » et les « étudiants ». Il faut savoir qu’ils embauchaient beaucoup d’étudiants là bas, on était en contrat 9 ou 12h et on travaillait les weekends. Pour ma part, je travaillais tous les samedis de 9h à 21h45. Donc les « étudiants » on était souvent tous ensemble le samedi et on faisait la fermeture du magasin parce que les anciennes, elles, elles travaillaient aussi le samedi mais généralement c’était uniquement le matin ou alors jusqu’en début d’après midi pour permettre la rotation avec les étudiants. On s’étendait vraiment tous bien à l’époque où j’y étais et encore plus entre étudiants. Je peux te dire que c’est vraiment ce qui nous faisait tenir et venir au travail. Parce que j’en ai vu des trucs et j’en ai reçu des insultes des clients pour tout et rien. Mais du coup on se retrouvaient le midi ou sur les temps de pause pour se raconter tout ça et pour se défouler. En fait, ça faisait du bien de voir qu’on vivait tous la même chose et que ce n'était pas juste nous le problème vis-à-vis des clients. Puis quand on était crevé à cause des cours ou même des sorties qu’on faisait -parce que oui parfois on essayait quand même d’avoir une vie sociale- on était tous là pour se soutenir. Ça c’était cool ! »
Travailler main dans la main et ensemble est désormais la norme alors même que le travail en distanciel se généralise. La culture d’entreprise est alors à renforcer et à accentuer pour que les valeurs intrinsèques à toute organisation ne se délient pas. La culture d’entreprise est un levier de performance si elle favorise et valorise les pratiques et les comportements les mieux adaptés. Dans le but de relever les défis et priorités de l’entreprise.
Manon Chassot et Rafaële Barré