L’informatique, le web et les NTIC fournissent de nombreux avantages et facilités (flexibilité horaire, dématérialisation du poste de travail, télétravail, etc.). Cependant des facteurs de risques tels que l’ hyperconnexion émergent et la fonction RH se doit d’y prendre part.
Dans cet article, nous emploierons le terme d’ hyperconnexion. Néanmoins, au cours de vos recherches annexes, vous pourrez également retrouver l’expression connexion continue ou mobiquité.
- Les salariés éprouvent un sentiment de surcharge informationnelle et communicationnelle.
- Cette sensation résulte de l’empilement de différents canaux de communication. Effectivement, les salariés utilisent une multitude d’outils sans organiser leurs usages.
- Le salarié est assiégé, n’importe quand, n’importe où. Les informations lui parviennent de toute part. Elles proviennent essentiellement de discussions sur le réseau interne, de la réception d’e-mails, de notifications etc.
- Dès lors, le salarié est pris dans une spirale infernale qui l’empêche d’accomplir une tâche sereinement. Il est incessamment sujet à des interruptions, ce qui met en péril sa concentration et sa tranquillité.
À savoir que la messagerie est, en entreprise, le vecteur principal d’infobésité. Elle est toujours ouverte et brasse une quantité d’informations importantes, parfois inutiles pour le salarié. Par exemple, il est d’usage d’ajouter de nombreux destinataires en copie d’e-mail alors qu’ils ne sont pas ou peu concernés.
En somme, ces interruptions répétitives amenuisent la concentration et la créativité du salarié lui faisant perdre jusqu’à 28% de productivité.Les Ressources Humaines doivent être proactives dans le cas de l’ hyperconnexion. Elle peut très rapidement découler sur des problématiques de risques psychosociaux et impacter négativement la Qualité de Vie au Travail (QVT).
En effet, l’ hyperconnexion produit parfois des effets psychologiques indésirables tels qu’un sentiment de fatigue, un épuisement mental, la génération de stress, la perte de concentration, l’addiction suscitée par les notifications ou la réception d’un e-mail et mène, dans les situations extrêmes, au burn-out.
En allant plus loin, les salariés manquent de repères, l’absentéisme émerge, la productivité décroît et le turn-over pointe son nez.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur la QVT, un ouvrage (visible ici) écrit par l’ANACT est paru récemment et aborde en partie la question de la surcharge d’informations et du manque de repères.Dans le souci d’instaurer une logique de mieux-être, des actions ont d’ores et déjà été instaurées et d’autres tendent à voir le jour.En terme de législation, le droit à la déconnexion est applicable depuis le 1er janvier 2017. Il favorise le respect du temps de repos et du temps accordé à la sphère personnelle et s’inscrit à l’article 55 de la Loi du Travail. Un point de vigilance persiste concernant le télétravail. En effet, il semble parfois compliqué d’établir une charte des bonnes pratiques tant les usages peuvent être divers et difficiles à formaliser (respect du temps de travail, brouillage des pistes entre la vie professionnelle et familiale).Certaines entreprises, pionnières en la matière, ont entrepris des mesures plus drastiques. Volkswagen instaure une coupure de messagerie pour certains cadres en amont de soirée. Ainsi, l’entreprise évite de déranger ses salariés sur leur temps personnel. De même, Intel, Nestlé, Sodexo ou encore Orange organisent ponctuellement des journées sans e-mail. Ces entreprises s’inscrivent dans une politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en tentant d’améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés.
Plus poussé encore, des cabinets de conseil, comme Into The Tribe, proposent des programmes de digital detox permettant aux salariés de se désaccoutumer des nouvelles technologies.
Certains envisagent même le recours à l’intelligence artificielle afin d’établir de manière intuitive un ordre de priorités sans que le salarié est à s’en soucier lui-même.
Entre usages et bonnes pratiques, il peut être intéressant de s’intéresser au rapport à la technologie d’une autre culture, celle des moins de 30 ans. Vous pouvez consulter prochainement notre article à ce sujet.
En définitive, il convient d’éduquer au numérique et d’exercer une communication attractive. Le but est d’inciter au bon usage des TIC qui nous entourent et rythment nos journées. Alors, gare à ne pas devenir objets de nos usages !…nous vous invitons à consulter les documents suivants :
- Vidéo de présentation du cabinet Into The Tribe et de leur prestation de digital détox.
- Documentaire Hyperconnectés : le cerveau en surcharge, ARTE, 2016.
- Livre Un monde meilleur? Survivre dans la société numérique, Thierry Venin, 2015.
Si nous n’avons pas répondu à l’ensemble de vos interrogations, n’hésitez pas à nous envoyer un message. Nous nous ferons un plaisir d’y répondre dans les plus brefs délais.